Le président de la république Kaïs Saïed a appelé toutes les banques, notamment publiques, à s’engager dans la «bataille de libération nationale», par allusion au processus politique qu’il avait initié depuis la proclamation de l’état d’exception le 25 juillet 2021.
Le chef de l’Etat a lancé cet appel en recevant, lundi 27 avril 2025, au Palais de Carthage, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Fethi Zouhair Nouri, qui lui a remis les états financiers de l’institution pour l’année 2024 ainsi que le rapport des commissaires aux comptes.
Lors de cette rencontre, Saïed a mis en avant le rôle de la BCT dans l’application des législations tunisiennes par l’ensemble des banques, assurant que «ce qui est donné par la droite ne peut être repris sous aucun prétexte par la gauche». Toutes les institutions bancaires, quelles que soient leurs dénominations, sont légalement tenues de respecter les circulaires émises par la Banque centrale, a-t-il affirmé, laissant ainsi entendre que des établissements bancaires (lesquels?) refusent d’appliquer certaines mesures décidées par les autorités.
Saïed a également rappelé la distinction entre autonomie et indépendance, précisant que la BCT, bien qu’autonome dans le domaine monétaire, reste soumise aux politiques de l’État et doit soutenir l’économie nationale, reproches réitérés à plusieurs reprises et auxquels le gouverneur de la BCT, étrangement muet, n’a pas cru devoir réagir, ne fut-ce que pour dissiper, auprès de l’opinion publique, la fâcheuse impression qu’il existe de profondes divergences à ce sujet entre la présidence de la république et la vieille dame de l’Avenue Hedi Nouira, étant entendu qu’entre le président Saïed et ce qu’il appelle le «cartel des banques», il n’y a pas que de simples divergences. Le bras de fer semble déjà bien engagé…
Evoquant la politique nationale en matière de maîtrise du taux d’inflation, Saïed a estimé que celle-ci témoigne de la réussite des «choix nationaux» et de leur capacité à répondre aux défis économiques actuels, sachant que ce taux s’est établi à 5,7% en février dernier.
I. B. (avec Tap)
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