Le tourisme durable vise à minimiser les impacts négatifs sur l’environnement, la société et l’économie, tout en maximisant les bénéfices pour les communautés locales et les écosystèmes. Les maisons d’hôtes, en particulier, jouent un rôle crucial en adoptant des pratiques durables. Pour mieux comprendre l’opportunité de développer et implémenter un label de tourisme durable spécifique pour les maisons d’hôtes en Tunisie, il est essentiel d’examiner les principaux labels existants dans le monde.
Tarek Kaouache *
Vous pouvez télécharger, à partir de ce lien, un tableau comparatif des principaux labels portant sur le tourisme durable concernant, entre autres, les maisons d’hôtes, dans le monde, en Afrique, dans le monde arabe et en Tunisie.
Benchmark des principaux labels de tourisme durable
Dans ce tableau comparatif, sont indiquées, pour chaque label 1- le nom de l’initiative ou du label; 2- le pays où celle-ci a été développée et où elle est principalement active; 3-l’organisation responsable de la gestion et de la certification du label; 4- les principaux critères évalués pour l’obtention du label (gestion des déchets, consommation d’eau, engagement communautaire…); 5- les sources de financement utilisées pour soutenir l’initiative (subventions publiques, contributions privées…) ; 6- les effets positifs sur l’environnement résultant de l’implémentation du label ; 7- les contributions sociales telles que l’amélioration des conditions de travail et l’engagement communautaire ; 8- les avantages économiques pour les entreprises participantes, comme la réduction des coûts opérationnels ou l’augmentation de la clientèle consciente.
Les labels pris en considération dans le monde sont Biosphere Responsible Tourism; Blue Flag ; Certification for Sustainable Tourism (CST- Costa Rica); EarthCheck; EcoAwards Namibia ; EcoHotels & Green Certified Hotels (Green Globe); Ecolabel Européen; EcoRooms & EcoSuites; Ecotourism Australia ; Ecotourism Kenya; Fair Trade Tourism (FTT); Green Globe; Green Key; Green Lodging Program (USA); Green Seal; Green Star Hotel Initiative; Green Tourism Active (GTA); GSTC Recognized Standards; Heritage Environmental Management Company; Leed; Quality Coast ; Rainforest Alliance; Responsible Tourism Tanzania (RTTZ); Sustainable Tourism Certification Alliance Africa; Swan Label (Nordic Ecolabel); The Long Run; TourCert; Travelife; Travelife for Accommodation; Viabono.
Les labels pris en considération en Tunisie sont Green Key; Programme de certification écotouristique; Green Star Hotel Initiative; Projet Destination Dahar; Programme SwitchMed; Projet Medcot; Initiative Travelife.
A noter que seuls quatre de ces labels sont membres de Iseal Alliance à savoirFair Trade Tourism (FTT); Rainforest Alliance; Ecotourism Kenya et Travelife.
Les initiatives ci-dessus reflètent l’engagement de la Tunisie à promouvoir un tourisme durable par le biais de labels spécifiques, soutenus par une collaboration active entre les organismes locaux et les partenaires internationaux. Dans le cadre du développement d’un label de «Tourisme durable» pour maisons d’hôtes en Tunisie, il serait pertinent de voir où en sont ces initiatives et, en cas d’échec, d’en analyser les raisons pour mieux orienter le projet en question.
Pour plus de détails, voir le tableau comparatif téléchargeable Ici.
Le guide Sustainability Benchmarking Good Practice Guide de l’Iseal offre des recommandations détaillées pour garantir que les processus de benchmarking en matière de durabilité soient fiables et efficaces. Voici un résumé des points clés : 1- Transparence : il est essentiel que les méthodologies et les critères utilisés pour le benchmarking soient clairement définis et accessibles. Cela permet aux parties prenantes de comprendre comment les comparaisons sont faites et de vérifier l’intégrité du processus. La transparence renforce la confiance dans les résultats et permet une évaluation critique et constructive. 2- Participation des parties prenantes : un processus de benchmarking crédible doit impliquer une large gamme de parties prenantes, telles que les entreprises, les ONG, les experts techniques, les communautés locales et les gouvernements. Cette participation garantit que les différents points de vue et intérêts soient pris en compte, ce qui augmente la légitimité et l’acceptation des résultats. Les consultations régulières et les mécanismes de retour d’information sont essentiels pour maintenir cet engagement. 3- Rigueur méthodologique : les méthodes utilisées pour le benchmarking doivent être scientifiquement fondées et rigoureuses. Cela comprend l’utilisation de données fiables et comparables, ainsi que des techniques d’analyse statistiquement valides. Une rigueur méthodologique assure que les comparaisons soient précises et puissent être reproduites, ce qui est crucial pour la crédibilité du benchmarking. 4- Contexte et pertinence : les benchmarks doivent être adaptés aux contextes spécifiques des secteurs et des régions évalués. Cela signifie la prise en compte des conditions locales, des réglementations nationales, des pratiques culturelles et des défis environnementaux particuliers. Une approche contextuelle garantit que les benchmarks soient pertinents et applicables, augmentant ainsi leur utilité et leur impact. 5- Amélioration continue : les processus de benchmarking doivent inclure des mécanismes pour l’évaluation et l’amélioration continue. Cela implique de recueillir régulièrement les retours des parties prenantes, de réévaluer les critères et les méthodes à la lumière des nouvelles connaissances et des évolutions du contexte, et d’ajuster les pratiques en conséquence. Une amélioration continue permet de maintenir la pertinence et l’efficacité du benchmarking au fil du temps. 6- Communication claire : les résultats du benchmarking doivent être communiqués de manière claire et accessible. Cela implique de présenter les données de manière visuelle et narrative, en expliquant les conclusions principales et en soulignant les points forts ainsi que les domaines nécessitant des améliorations. Une communication efficace permet aux parties prenantes de comprendre les résultats et de prendre des décisions informées basées sur ces informations.
Le guide «Sustainability Benchmarking Good Practice Guide» de l’Iseal est un outil précieux pour toute organisation souhaitant évaluer et améliorer ses pratiques de durabilité. En suivant ces bonnes pratiques, les organisations peuvent s’assurer que leurs processus de benchmarking sont rigoureux, transparents, inclusifs et pertinents, contribuant ainsi à une amélioration continue de la durabilité.
Utiliser le guide «Sustainability Benchmarking Good Practice Guide» de l’Iseal comme référence présente plusieurs avantages par rapport à d’autres approches. En effet, ce guide est particulièrement utile en raison des points suivants : 1- Crédibilité et reconnaissance internationale : l’Iseal est une organisation reconnue mondialement pour son expertise en matière de normes de durabilité. Les bonnes pratiques qu’elle promeut sont le résultat de recherches approfondies et de consultations avec divers acteurs du secteur. En utilisant ce guide, les organisations bénéficient de la crédibilité et de la reconnaissance associées à l’Iseal, ce qui peut renforcer la confiance des parties prenantes et des partenaires. 2- Approche holistique et intégrée : le guide propose une approche holistique qui couvre tous les aspects essentiels du benchmarking, de la transparence à l’amélioration continue. Cela assure que toutes les dimensions importantes de la durabilité sont prises en compte, permettant une évaluation complète et équilibrée. D’autres approches peuvent ne pas être aussi exhaustives ou peuvent se concentrer sur des aspects spécifiques au détriment d’une vue d’ensemble. 3-Inclusion des parties prenantes : l’Iseal met un accent particulier sur l’inclusion des parties prenantes dans le processus de benchmarking. Cela garantit que les perspectives diverses soient prises en compte, ce qui est crucial pour la légitimité et l’acceptabilité des résultats. D’autres approches peuvent ne pas intégrer aussi systématiquement la participation des parties prenantes, ce qui peut limiter leur pertinence et leur acceptation. 4- Rigueur méthodologique : le guide de l’Iseal insiste sur l’importance de l’utilisation de méthodologies rigoureuses et scientifiquement fondées. Cela garantit que les résultats du benchmarking soient précis, fiables et reproductibles. D’autres approches peuvent ne pas offrir le même niveau de rigueur méthodologique, ce qui peut compromettre la qualité et la crédibilité des résultats. 5- Adaptation au contexte : le guide recommande d’adapter les benchmarks aux contextes locaux et sectoriels. Cela permet de tenir compte des spécificités régionales et des particularités sectorielles, rendant les benchmarks plus pertinents et applicables. Les approches standardisées peuvent manquer de cette flexibilité, ce qui peut limiter leur utilité dans des contextes variés. 6- Orientation vers l’amélioration continue : l’accent mis sur l’amélioration continue dans le guide de l’Iseal encourage les organisations à évoluer et à s’adapter aux nouvelles informations et aux changements contextuels. Cela permet une amélioration constante des pratiques de durabilité. D’autres approches peuvent être plus statiques et ne pas inclure de mécanismes pour l’adaptation et l’évolution. 7- Communication claire : le guide souligne l’importance de la communication claire des résultats, ce qui est essentiel pour la compréhension et l’utilisation des données par toutes les parties prenantes. Une communication efficace aide à renforcer la transparence et à faciliter l’action basée sur les résultats du benchmarking. D’autres approches peuvent négliger cet aspect, rendant les résultats moins accessibles et utilisables.
En résumé, le guide «Sustainability Benchmarking Good Practice Guide» de l’Iseal offre une approche bien équilibrée, rigoureuse et inclusive pour le benchmarking de la durabilité. Son utilisation peut aider les organisations à atteindre des standards élevés de crédibilité et d’efficacité, ce qui peut être plus difficile à garantir avec d’autres approches moins complètes ou reconnues.
Il est essentiel de reconnaître l’importance du développement d’un label de tourisme durable spécifique pour les maisons d’hôte en Tunisie, afin de minimiser les impacts négatifs sur l’environnement, la société et l’économie tout en maximisant les bénéfices pour les communautés locales et les écosystèmes.
L’étude benchmark des principaux labels de tourisme durable dans le monde et en Tunisie met en évidence l’engagement de notre pays à promouvoir un tourisme durable par le biais de labels spécifiques, soutenus par une collaboration active entre les organismes locaux et les partenaires internationaux.
Il serait pertinent de poursuivre cette démarche en évaluant et en analysant les initiatives existantes, en s’inspirant des bonnes pratiques recommandées par le « Sustainability Benchmarking Good Practice Guide» de l’Iseal.
En suivant les recommandations de ce guide, les processus de benchmarking en matière de durabilité pourraient être fiables, transparents, inclusifs, rigoureux et pertinents, contribuant ainsi à une amélioration continue de la durabilité dans le secteur du tourisme en Tunisie.
A suivre.
* Formateur et consultant indépendant en économie sociale et solidaire, commerce équitable et développement durable.
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