Appel des organisations féministes à la libération des prisonnières politiques en Tunisie

La Dynamique féministe, qui regroupe plusieurs organisations féministes tunisiennes, a annoncé le lancement d’une campagne en faveur de «la libération immédiate de toutes les prisonnières politiques».

Lors d’une conférence de presse tenue mercredi 24 juillet 2024 au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), la représentante de l’organisation Aswat Nissa, Sarah Ben Saïd, a déclaré que «le processus du 25-Juillet prône une mentalité d’exclusion des femmes actives dans la vie publique». estimant que «les prisonnières politiques ont subi une double peine : d’abord par des poursuites, puis par des campagnes de haine et de diffamation dans l’espace numérique».

Parmi ces détenues poursuivies en justice pour des délits d’expression et d’opinion, on peut citer la journaliste Chadha Ben Mbarek, la présidente du Parti destourien libre et candidate à la candidature à la présidentielle du 6 octobre prochain Abir Moussi, la militante du PDL Meriem Sassi, l’avocate et analyste politique Sonia Dahmani, la présidente de l’association Mnemty Saâdia Mosbah et l’ancienne présidente de l’association Terre d’asile Tunisie Shérifa Riahi.

«Les militants ont été empêchés dexprimer librement leurs opinions pendant cette période», a-t-elle ajouté, soulignant que la campagne de soutien aux prisonnières politiques se poursuivra jusqu’au 13 août, date de la célébration de la fête nationale de femme.

Ben Saïd a appelé à «la nécessité de libérer immédiatement les prisonnières politiques» et de «mettre fin aux poursuites injustes contre les militants de la société civile, des médias et de la vie politique».

La militante de la société civile Fathia Saidi a souligné que «la période actuelle en Tunisie est marquée par un déséquilibre entre toutes les institutions politiques et légales». «Le Conseil supérieur de la magistrature a été marginalisé, le pouvoir judiciaire a été transformé en une fonction et le décret-loi 54 a été imposé comme une réalité afin de faire taire les voix libres», a-t-elle déclaré.

La Dynamique féministe regroupe l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), Aswat Nissa, l’Association Bayti, l’Association Femme et Citoyenneté, l’Association Amal Famille et Enfant, l’Association Kalam, l’Association Tawhida Bencheikh et l’Association Intersection pour les Droits et Libertés. Elle appelle tous les acteurs politiques, civils, syndicaux et de défense des droits de l’homme à participer à cette campagne de soutien.

I. B. (avec Tap).

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