Grand Tunis : «Le nombre de bus est passé de 1 157 à 350 en 10 ans», déplore Saïed

Kaïs Saïed «a souligné la nécessité de trouver des solutions urgentes pour les transports publics» car «le transport urbain et interurbain est devenu un combat quotidien» pour les citoyens.

C’est ce qu’a indiqué un communiqué de la présidence de la république publié à la suite d’une rencontre entre le président Kaïs Saïed et la ministre de l’Equipement et de l’Habitat et ministre par intérim des Transports, Sarra Zaafrani Zenzeri, vendredi 2 juillet 2024, au Palais de Carthage.

Dans le cadre de qu’il a appelé des «solutions urgentes», le chef de l’Etat a préconisé l’achat d’un certain nombre d’autobus pour «au moins atténuer les souffrances constantes des voyageurs». Il a aussi appelé à l’élaboration d’une stratégie pour restaurer et développer les transports publics et répondre ainsi aux droits légitimes des citoyens à ce service vital.

Cette stratégie, rappelons-le, les gouvernements successifs n’ont cessé de nous en rebattre les oreilles depuis une quinzaine d’années sans qu’on en voit ne fut-ce qu’un début de concrétisation.

«La situation est le résultat de l’abandon des transports publics par l’État au début des années 1990 et s’est aggravée d’année en année. Dans le Grand Tunis, par exemple, le nombre de bus a diminué de 1 157 en 2014 à 350 en 2024. Il en est de même pour les wagons de métro, dont la plupart sont vétustes, et des trains, qui n’ont pas été entretenus depuis plus de quarante ans», indique le communiqué de la présidence de la république, comme pour souligner l’impossible legs hérité du passé et l’étroitesse de la marge de manœuvre dont dispose l’actuel exécutif. Et pas seulement dans ce secteur très budgétivore, et dont l’assainissement et la mise à niveau exige d’énormes moyens financiers dont l’Etat tunisien n’a guère disposé au cours de la dernière décennie, alors que le taux de croissance économique moyen du pays a oscillé entre 1 et 2%.

Difficile dans ces conditions d’envisager la mise en place d’un TGV reliant Bizerte, au nord, à Ben Guerdane, dans le sud, projet dont a parlé au début de son mandat le président Saïed en 2020 et qui semble avoir été enterré depuis.

Le président a, par ailleurs, appelé à «la poursuite de la distribution des logements sociaux selon des critères clairs fondés sur la justice et dans un cadre d’une pleine transparence», ajoutant que les récentes distributions qui ont eu lieu dans plusieurs gouvernorats de la république ont été acceptées par tous parce qu’elles ont été réalisées «dans le plein respect du texte régissant le processus de distribution et non, comme c’était le cas dans le passé, sur la base de la loyauté envers tel ou tel parti ou l’entremise des réseaux de corruption».

I. B. (avec Tap).

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