On a de la peine à croire que des agents publics puissent couper délibérément l’eau ou l’électricité et en priver ainsi des citoyens de ces deux services vitaux sans raison technique valable. C’est pourtant ce qu’on vient d’apprendre de source judiciaire.
Selon Riadh Nouioui, porte-parole officiel des tribunaux de Kasserine, cité par Mosaïque FM, samedi 3 août 2024, le ministère public du tribunal de première instance de Kasserine a autorisé la mise en détention d’un employé de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede) pour des soupçons de coupure d’eau dans la région. L’homme est inculpé de «constitution d’une entente pour attenter aux personnes et aux biens» et d’«outrage au président de la république».
En lien avec cette affaire, Nouioui a indiqué que le ministère public du même tribunal a, également, autorisé l’arrestation d’un employé de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg) pour des soupçons de coupure d’électricité dans la région. Il est accusé d’association de malfaiteurs en vue d’attenter aux biens et aux personnes.
Les deux prévenus auraient procédé délibérément aux coupures d’eau et d’électricité ayant causé d’énormes désagréments aux citoyens, sans en référer à leurs supérieurs et sans raison technique pouvant justifier de tels actes.
Le président de la république Kaïs Saïed a, à plusieurs reprises, imputé les coupures intempestives d’eau et d’électricité, à des criminels au service de lobbys noyautant l’administration publique, œuvrant à créer des tensions dans le pays et s’attaquant au régime en place, instauré par le président Saïed après la proclamation de l’état d’exception le 25 juillet 2021.
Cette affaire vient donc à point nommé pour donner foi à cette thèse complotiste que beaucoup de Tunisiens avaient du mal à admettre.
I. B.