Kaïs Saïed a-t-il des solutions pour les maux chroniques du secteur du phosphate ?  

Il a fallu près de trois ans pour voir le président Kaïs Saïed se pencher enfin sur les maux chroniques d’un secteur vital pour la Tunisie, celui de la production et de la transformation du phosphate, sans annoncer la moindre décision concrète pour assurer sa reprise.

La question de la production et du transport du phosphate, ainsi que la transformation du phosphogypse qui détruit des zones maritimes à Sfax et Gabès, ont été au centre de la réunion du Conseil national de sécurité présidée par le président de la république Kaïs Saïed, hier après-midi, mercredi 26 avril 2023, au Palais de Carthage.

Selon un communiqué publié par la présidence de la république, certaines solutions susceptibles de rétablir et de dépasser les niveaux de production de phosphate enregistrés au cours des dernières années ont été examinées. A cet égard, le président de la république a appelé à adopter une approche globale de ce secteur vital, souligne le communiqué, ajoutant que le conseil a également abordé la question de la corruption qui a affecté l’achat de locomotives de transport de phosphate, la jugeant inacceptable puisqu’il a révélé après leur acquisition qu’ils ne pouvaient pas être exploités sur le réseaux de chemin de fer existant.

Le conseil a également discuté de la question du traitement du phosphogypse et de son exploitation conformément aux études qui ont fait leurs preuves, en plus de la question des usines de lavage des phosphates dans le bassin minier en lien avec la pénurie d’eau dont souffre aujourd’hui le pays.

Au final, aucune décision n’a été annoncée pour relancer la production phosphatière, qui stagne depuis 2011 autour de 3,5 à 4 millions de tonnes, alors qu’elle en produisait plus de 8 millions de tonnes en 2010. Cette forte baisse de la production est due, notamment, aux mouvements sociaux qui bloquent les sites de production et les voies de transport, sans que l’Etat ne bouge le doigt pour tenter de rétablir la situation d’avant 2010. En se contentant de réitérer des idées générales sur la nécessité de reprendre la production et de régler les problèmes que l’industrie phosphatière pose sur les plans économique, social et environnemental, en liaison avec les problèmes sociaux dans les régions de production (Gafsa) et de transformation (Sfax et Gabès), le président Kaïs Saïed prouve encore une fois l’incapacité de l’Etat à agir concrètement sur un secteur qui aurait dû progresser au lieu de péricliter et contribuer à la prospérité des régions où il est implanté au lieu de les laisser s’enfoncer dans le chômage et la pauvreté.  Cherchez l’erreur !

I. B.

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