Ons Jabeur n’a pas fait des étincelles lors de sa participation cette semaine au WTA Tour à Fort Worth (Texas, Etats-Unis). Et la dernière défaite de la championne tunisienne de tennis n’a pas surpris les spécialistes. Et pour cause…
Par Samir Gharbi
Solide n° 2 mondial (mais pour combien de temps encore ?), Ons Jabeur n’a toujours pas digéré le double choc de ses récentes défaites en finale à Wimbledon et New York. Sa défaite de ce samedi 5 novembre 2022 face à Maria Sakkari (5e) par le score sans appel de 2 sets à 0 (6-2, 6-3) est la seconde en trois matches. Elle la prive de demi-finale des masters féminins et risque de lui faire perdre bientôt sa seconde place. Car ses défaites vont donner des ailes à ses poursuivantes.
Le match face à la Grecque a été très décevant. Elle l’a raté dès le début. Et à aucun moment, elle n’a paru capable de réagir et de se relancer. Même après trois double-fautes de Sakkari, elle est parvenue à perdre un jeu qui lui était offert… En perdant cette fougue et cette envie de vaincre qui lui valurent des victoires mémorables, elle a perdu aussi ses dernières illusions de se qualifier… dans ce tournoi légendaire entre les huit meilleures tenniswomen du moment…
Retrouver la fougue des grands moments
Aujourd’hui, elle semblait comme éteinte, maladroite, absente, hébétée… Et incapable de faire parler sa finesse technique habituelle.
Sa méforme actuelle a été constatée dès le tournoi de… Monastir, où elle a perdu devant son public et face à des joueuses pourtant largement à sa portée. Cette méforme est, à l’évidence, le résultat d’un manque de préparation : physique, mentale, tactique, technique… Peu-être s’est-elle aussi laissée dissiper par les hommages, les célébrations et un besoin de décompresser au terme d’une saison infernale qui l’a vue atteindre les sommets de sa discipline.
Ons Jabeur gardera encore son classement (2e rang mondial) jusqu’à la fin de l’année… Car sa poursuivante (l’Américaine Jessica Pegula) a également perdu. Mais quid de 2023 ?
A 28 ans, notre Ons nationale entamera, en janvier 2023, une nouvelle phase de sa carrière, et la dernière, comme joueuse. Gagnera-t-elle en maturité, en discipline et en maîtrise mentale ou se laissera-t-elle entraîner sur la pente douce d’une fin de carrière sans panache ?
Un tournant pour relancer sa carrière
Ce qui est sûr, c’est qu’elle a les moyens physiques et techniques de jouer au plus haut niveau mondial durant encore cinq ou six ans. Encore faut-il qu’elle ait le courage de mettre en question certains aspects de son jeu, non pas le «révolutionner», mais l’affiner et le rendre plus efficace, surtout dans les moments décisifs où un point vous fait gagner ou perdre un match.
Aura-t-elle aussi le courage de changer son staff qui, visiblement, n’a plus grand-chose à lui donner, ou du moins l’étoffer ?
Quoi qu’il en soit, elle connaît bien son sujet et pour avoir longtemps joué au plus haut niveau, le tennis n’a plus aucun secret pour elle et elle saura prendre les décisions qui s’imposent. Mais il ne faut pas qu’elle gamberge trop au moment de trancher, et, surtout, elle doit garder le cap et ne pas hésiter devant l’obstacle, car c’est face à l’adversité que les champions arrivent à se surpasser et à prendre rendez-vous avec l’exploit pour faire vivre leur légende.
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