À l’heure où l’auteur de cet article s’exprime par le biais de la plume et du clavier pour dire sa rage et son désarroi devant les atrocités dont sont victimes, quotidiennement, la Palestine meurtrie et les Palestiniens martyrisés, des bombes assassines s’abattent jour et nuit sur Gaza et sa population, n’épargnant ni femmes, ni enfants, ni vieillards, ni hôpitaux, ni écoles. Et que fait la communauté internationale pendant ce temps? Elle ne fait rien d’autre que se terrer dans son silence coutumier et n’en sort que pour des discours et gesticulations vides de sens. Le monde continue à observer son silence assourdissant mais ô combien éloquent ! (Les dirigeants occidentaux ne prêtent l’oreille qu’à un seul son de cloche, celui de Netanyahou et l’extrême-droite génocidaire d’Israël).
Par Fathi Ben Hamidane*
Face à cette situation où un peuple est injustement dépossédé de sa terre et de sa patrie, il est tout à fait légitime de se poser la question de savoir ce qu’est devenu le droit international humanitaire, ou même international tout court. A-t-il vraiment existé un jour ? Et quid de toutes les organisations internationales, intergouvernementales, régionales et autres censées œuvrer à la paix, la tolérance, la coexistence pacifique, la fraternité et la coopération dans le monde ? D’aucuns diront que ce ne sont là que des vœux pieux et des idéaux destinés à se donner bonne conscience.
À la suite des derniers événements sanglants et des atrocités infligées au peuple palestinien en représailles à des actes qualifiés de terrorisme pour certains et d’actes de résistance nés du désespoir pour d’autres, il convient de se pencher de plus près sur cette situation qui dure depuis plus de 75 ans et de l’appréhender dans sa globalité.
Pour ce faire, le présent article se propose de procéder, dans un premier temps, à un rapide survol des définitions les plus claires et les plus pertinentes relatives aux actes, qualificatifs, concepts et termes applicables à la question palestinienne tels qu’ils ont été conçus dans les principaux instruments internationaux concernant les droits de l’homme en règle générale.
On procédera ensuite à l’établissement d’un bilan récapitulatif de la mise en œuvre des principes de droit, des résolutions adoptées sur le plan international et de leur application dans les faits.
Il sera enfin formulé quelques remarques et autres commentaires concernant la réaction, ou l’absence de réaction, des institutions internationales et des médias, occidentaux pour l’essentiel, sans oublier la Ligue des Etats Arabes, institution régionale censée être la plus concernée par cette tragédie humaine.
Principaux instruments internationaux des droits de l’homme
Tout d’abord, on passera brièvement en revue certaines dispositions contenues dans les principaux instruments internationaux que sont la Charte des Nations unies, la Déclaration universelle des droits de l’homme et le Statut de la Cour pénale internationale (CPI), tout en gardant à l’esprit d’autres instruments tout aussi importants tels que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, la Convention internationale sur l’élimination de la discrimination raciale et la Convention relative aux droits de l’enfant.
Tout en précisant de prime abord que le corpus du droit international humanitaire (DHI) se trouve essentiellement dans les quatre Conventions de Genève de 1949, voyons ce que disent la Charte de l’Onu, la Déclaration universelle des droits de l’homme et le Statut de la Cour pénale internationale (CPI) à propos de certains principes du DHI.
Dans son Chapitre Premier (Buts et Objectifs, Article 1, paragraphe 2), la Charte indique que les buts des Nations Unies sont de «développer entre les nations des relations amicales fondées sur le principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes, et de prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix du monde».
La Déclaration universelle des droits de l’homme précise quant à elle, en son article 19, que «tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit».
Dans le Statut de la CPI – Statut auquel les Etats-Unis d’Amérique n’ont pas adhéré – les États parties déclarent garder à l’esprit «qu’au cours du siècle des millions d’enfants, de femmes et d’hommes ont été victimes d’atrocités qui défient l’imagination et heurtent profondément la conscience humaine», reconnaissent que «des crimes d’une telle gravité menacent la paix, la sécurité et le bien-être du monde», affirment que «les crimes les plus graves qui touchent l’ensemble de la communauté internationale ne sauraient rester impunis et que leur répression doit être effectivement assurée par des mesures prises dans le cadre national et par le renforcement de la coopération internationale», déclarent en outre leur «détermination à concourir ainsi à la prévention de nouveaux crimes» et réaffirment aussi «les buts et principes de la Charte des Nations unies et, en particulier, que tous les États doivent s’abstenir de recourir à la menace ou à l’emploi de la force…». Dans le dispositif du Statut de la Cour pénale internationale, les États parties énumèrent, à l’article 6, «les actes … commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, constituant le crime de génocide ».
Le Statut définit ensuite, en son article 7, les crimes contre l’humanité en précisant que, «aux fins du Statut … on entend par crime contre l’humanité l’un quelconque des actes ci-après, lorsqu’il est commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique lancée contre toute population civile et en connaissance de cette attaque : (a) Meurtre ; (b) Extermination ; (c) Réduction en esclavage ; (d) Déportation ou transfert forcé de population ; (e) Emprisonnement ou autre forme de privation grave de liberté physique ou violation des dispositions fondamentales du droit international ; (j) Crime d’apartheid ; (k) Autres actes inhumains de caractère analogue causant intentionnellement de grandes souffrances ou des atteintes graves à l’intégrité physique ou à la santé physique ou mentale». D’autre part, on entend par crime d’apartheid « des actes inhumains analogues à ceux … commis dans le cadre d’un régime institutionnalisé d’oppression systématique et de domination d’un groupe racial sur tout autre groupe racial ou tous autres groupes raciaux et dans l’intention de maintenir ce régime».
Autre clause du Statut de la CPI, et non des moindres, l’article 29 qui stipule que «les crimes relevant de la compétence de la Cour ne se prescrivent pas».
À la lecture de ce qui précède, il ne semble en aucun cas excessif de penser que tous les qualificatifs, toutes les définitions, toutes les clauses et tous les principes de droit humanitaire ci-dessus mentionnés s’appliquent pas à la lettre et dans le moindre détail à la situation vécue en Palestine depuis de très longues années.
Tout au long des trois quarts de siècle d’occupation, de colonisation et d’oppression en tout genre, l’occupant, Israël, a sans relâche, sans scrupule, en toute impunité et en toute arrogance, tout fait pour concrétiser son grand rêve expansionniste insensé et voué à l’échec car totalement injuste, foncièrement contraire à toutes les règles de droit et fondamentalement nuisible à la paix et à la sécurité dans le monde.
Mots-clés se rapportant à la question palestinienne et hypocrisie de l’Occident
Dans le désordre, ces mots-clés sont : sionisme, sémitisme, colonisation, occupation, oppression, répression, résistance, libération, apartheid, droits humains, résolutions de l’Onu, de ses organes principaux et de ses agences spécialisées, médias sociaux, société civile, organisations non-gouvernementales, opinion publique mondiale, etc.
Tous ces mots-clés et toutes ces notions ont trop souvent été galvaudés, vidés de leur substance, faussés, manipulés, détournés de leur vocation première afin de satisfaire certains intérêts, au mépris du droit et des valeurs, d’où la lâcheté et l’évidente hypocrisie de l’Occident, avec sa mauvaise foi manifeste, sa collusion et sa politique effrontée et arrogante de deux poids deux mesures lorsqu’il s’agit de traiter d’une manière juste et équitable les affaires et conflits du monde. Sa vision unilatérale, égoïste et nombriliste, sa myopie et son amnésie, clair héritage de son héritage colonial et impérialiste, ne servent aucunement la paix et les valeurs universelles de fraternité entre les peuples et les races. Bien au contraire, elles ne font qu’exacerber les haines et les rancœurs, accroître les sentiments d’injustice et de frustration et nourrir les extrémismes les plus dangereux qui conduisent bien souvent à des situations regrettables, voire désastreuses.
Les masques tombés et le vrai visage de certains apparu au grand jour
Pour étayer ce point de vue certainement personnel, subjectif et émotionnel, il suffit de s’arrêter sur des situations réelles vécues qui démasquent le mensonge et révèlent au grand jour le vrai visage de certains, en Occident surtout. Elles annoncent par là-même, directement ou indirectement, la disparition de bon nombre de vraies valeurs tant idéalisées et claironnées dont, entre autres, la démocratie, la liberté d’expression et d’opinion et les droits humains.
Tout a commencé avec la guerre du Golfe, quand les coups les plus bas, médiatiques, politiques et autres, à l’encontre de toute forme de «dissidence» ou d’opinion contraire – le mensonge, la tromperie, la fourberie, la perfidie, la mauvaise foi, la falsification des faits, la désinformation – ont été permis.
À cet égard, il ne peut y avoir meilleure illustration que les accusations infondées et les déclarations mensongères du secrétaire d’État américain Colin Powell devant le Conseil de sécurité des Nations unies concernant la prétendue possession de l’Iraq d’armes de destruction massive. Ces mensonges effrontés conduisirent à la seconde guerre du Golfe qui, outre la déliquescence complète de l’Iraq, aura entraîné la déstabilisation durable de la région et permis l’émergence de groupes terroristes violents, tels que Daech et Al-Qaïda.
Le plus révoltant et le plus intolérable pour les peuples arabes à l’époque fut la couverture de la guerre par des médias qui étaient, à quelques très rares exceptions près, tous inféodés aux grandes régies médiatiques et à la solde des grands magnats de la presse, lobbies et autres groupes de pression et d’intérêts en tout genre. N’avaient voix au chapitre que les béni-oui-oui et ceux toujours prêts à faire du zèle et de la surenchère.
Pendant la guerre du Golfe, quelqu’un qui diffamait, claironnait des inepties sur le compte de l’Iraq et ses dirigeants était le bienvenu partout et pouvait s’exprimer en toute liberté. Or cette liberté de façade et à double vitesse, un jeune chanteur maghrébin en a fait les frais: il s’était purement et simplement vu interdire la diffusion d’une chanson qui parlait en termes élogieux du leader arabe Saddam Hussein.
Aujourd’hui, avec les atrocités perpétrées à Gaza, on nous fera comprendre qu’il est interdit de dépasser une certaine ligne rouge, à savoir ni «faire l’apologie du terrorisme» ni dire quoi que soit sur Israël. L’étiquette de terroriste et d’antisémite est toujours prête et vous sera rapidement collée. Le sionisme veille au grain, de plus en plus vivace et virulent.
Heureusement, il est réconfortant de constater que de plus en plus de voix s’élèvent partout dans le monde, émanant de personnes et de personnalités de diverses cultures, de diverses tendances politiques et idéologiques et de différentes religions pour faire entendre la voix de la sagesse et de la justice et pour dénoncer le sionisme, le racisme et l’apartheid de l’occupant et prendre la défense de la victime. C’est tout à leur honneur et cela fait chaud au cœur en ces temps de tensions et de conflits.
Antisémitisme ? Mise au point
Le sémitisme est une notion usurpée, détournée avec perfidie et préméditation par l’occupant et le mouvement sioniste mondial. Les Juifs ne sont pas les seuls sémites et n’ont pas le droit exclusif et absolu de s’approprier et de monopoliser ce substantif.
Tout compte fait, qui est sémite ?
L’hebdomadaire français Jeune Afrique a publié dans son numéro du 27 avril 2004 l’éclairage suivant : «Il se passe peu de jours sans que l’on entende parler d’antisémitisme. Sont désignés par là des actes ou des propos dirigés contre des membres ou des symboles de la communauté israélite. L’expression est ainsi employée au sens d’antijuif, pourtant, les Juifs sont loin d’être les seuls sémites. Le terme a été inventé en 1781… pour désigner des langues dont la parenté avait été établie dès le Moyen-Âge par les savants juifs : l’hébreu, l’araméen, l’arabe … Aujourd’hui, les peuples qu’on peut qualifier de sémites sont essentiellement les Juifs et les Arabes.»
Quid de la liberté d’opinion et d’expression ?
On citera ici un exemple édifiant pour illustrer la liberté d’expression selon la conception occidentale de ce droit fondamental tel que modelé, façonné et imposé par les médias lors de la guerre du Golfe, qui marquera désormais le début de l’ère nouvelle des libertés, l’ère euro-américaine.
Cet autre exemple de la partialité totale et aveugle des médias, manquant délibérément et désespérément d’objectivité et de conscience professionnelle, concerne, lui aussi, la guerre du Golfe. Il s’agit du cas de feu Hamadi Essid, illustre ambassadeur représentant de la Tunisie auprès de l’Unesco et ancien chef de la mission de la Ligue Arabe à Paris et l’un des diplomates et intellectuels les plus chevronnés que la Tunisie ait enfanté.
Hamadi Essid était invité (sur de nombreux plateaux, un peu partout) pendant la guerre du Golfe par des chaînes de télévision et des stations de radio à leurs journaux du soir. Pas pour longtemps hélas ! Bien vite, elles ont cessé de l’inviter. Tout au moins l’invitaient-elles à leurs éditions tardives, à des heures de faible audience.
Face aux performances exceptionnelles de notre ancien représentant, tant sur le plan de la prestance et du charisme que sur celui de l’éloquence et de la force de persuasion, les régies occidentales, obéissant aux desideratas et diktats de divers groupes de pression, ont cessé de faire appel à lui pour donner un autre éclairage sur les événements liés à la guerre du Golfe en Iraq et dans le monde. Ainsi donc, son élégance, son éloquence et sa parfaite maîtrise des langues (arabe, français, anglais), ses compétences et ses qualités reconnues par tous, conjuguées à sa manière posée, sage et sereine d’exposer les faits et à son argumentation solide et bien structurée ont fait que rapidement ses apparitions médiatiques ont été bel et bien censurées, laissant la place à la partialité ambiante et au son de cloche unique. Où est donc passée la liberté d’expression? L’information neutre et objective serait-elle morte et enterrée?
Cette façon de faire a malheureusement perduré puisque, aujourd’hui encore, on en voit les traces indélébiles : une tendance à vouloir délibérément et sciemment étouffer toute voix discordante et dissonante et à museler quiconque serait tenté de sortir du rang, de ne pas suivre le courant et de ne pas s’aligner sur l’idéologiquement correct du point de vue occidental. Quiconque se rebellerait et exprimerait une opinion différente se verrait tout de suite accuser de terrorisme, d’antisémitisme, voire de révisionnisme.
Le terrorisme ? Parlons-en !
A tous ceux qui sont amnésiques ou qui ont la mémoire courte, il conviendrait de rappeler que, pendant la seconde Guerre mondiale, ceux que les Français appelaient fièrement «résistants» étaient qualifiés de «terroristes» par les Allemands.
D’autre part, les militants et les combattants de la Swapo en Namibie et ceux de l’ANC en Afrique du Sud, qui ont fini par vaincre l’apartheid, autre fléau des temps modernes, étaient-ils des terroristes, eux qui ont lutté pendant de très longues années et fini par vaincre dans leur combat pour la liberté et la dignité ?
Nelson Mandela, personnage historique, unique à tous égards, était-il terroriste, lui qui a lutté des années durant et fait tant de sacrifices pour mener la population noire d’Afrique du Sud vers la victoire et pour mettre un terme au régime d’apartheid, ce fléau du XXe siècle, si avilissant pour l’être humain et si honteux pour l’humanité ?
Et que dire du peuple algérien, de son million de martyrs morts pour l’indépendance, la liberté et la dignité ? Était-il un peuple terroriste lui qui, au terme de 132 ans de lutte et de sacrifices, a enfin pu chasser la puissance coloniale qui occupait sa terre et a fait tourner son rêve d’une «Algérie française» en cauchemar ?
Si le peuple algérien était lui aussi un peuple terroriste, alors oui le terrorisme devient la solution de dernier recours et intrinsèquement un moyen légitime.
La liste des mouvements de libération et d’émancipation dits terroristes, qui se sont battus pour des causes justes, en Afrique et partout ailleurs, est longue.
Cela étant dit, si la voie du «terrorisme» est la seule voie laissée au peuple palestinien pour récupérer sa terre et sa patrie, eh bien qu’il en soit ainsi car il est, visiblement, LA solution de dernier recours !!! Quoique dans le cas de la Palestine il existe une voie… pacifiste celle-là. Elle consiste à dire aux colons juifs «Settler go home !». Comme la majorité des colons ont une double, voire triple, nationalité, qu’ils retournent dans leurs pays d’origine. Ce ne serait que justice.
Lueur d’espoir
Dans cette grisaille ambiante une lueur d’espoir commence à pointer au bout du tunnel. Les dirigeants, occidentaux et arabes, à quelques exceptions près, entendent de plus en plus de voix contestataires et protestataires s’élever de leurs propres peuples et les rappeler à la raison et à plus d’équité et de justice envers les Palestiniens. Le ras-le-bol est de plus en plus clair et net et le désaveu de plus en plus franc et courageux. Ces peuples ne croient plus leurs gouvernements et leur font de moins en moins confiance. Les peuples du monde, réseaux sociaux et Internet aidant, ouvrent les yeux, réfléchissent et ne croient pas tout et n’importe quoi. Les jeunes et les moins jeunes deviennent ouvertement solidaires des causes nobles et justes, font plaisir à voir et à entendre et invitent à l’optimisme.
Dans ce monde à géométrie variable, les jeunes avec leur élan spontané et généreux de prise de conscience, parviendront-ils un jour prochain à faire fléchir et réfléchir les hommes et femmes politiques et la communauté internationale dans le sens d’un respect total et inconditionnel de la volonté des peuples et des résolutions prises par les hautes instances mondiales, et en particulier celle prises par les Nations unies?
L’Onu et les défaillances chroniques du Conseil de Sécurité
À propos des résolutions de l’Onu, il serait peut-être opportun de parler du Conseil de sécurité avant toute chose, de sa structure sclérosée, de sa composition d’un autre temps et de son modus operandi suranné, et d’attirer l’attention sur le fait que deux résolutions capitales adoptées par les Nations unies depuis plusieurs années n’ont jamais été mises en œuvre et sont restées lettre morte, alors que leur application aurait réglé une grande partie du conflit au Moyen Orient. Les deux résolutions en question sont la Résolution 242 adoptée par le Conseil à sa 1382e séance le 22 novembre 1967, et la Résolution 338 adoptée à sa séance 1748 le 22 octobre 1973. Même des accords de paix importants sont restés sans lendemain. La paix attendra !
Pour en revenir au Conseil et à sa composition actuelle, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer sa révision. En effet, d’aucuns pensent que deux pays en particulier, la France et le Royaume-Uni, ne devraient plus y siéger en tant que membres permanents. La première, la France, parce qu’elle a perdu toute sa grandeur et toute sa crédibilité ainsi que la confiance de nombreux pays, en Afrique et ailleurs. Ces pays et leurs peuples lui reprochent son esprit colonialiste, sa partialité, son égoïsme et son côté calculateur, en plus de son arrogance. Le second, le Royaume-Uni, en raison de sa perfidie légendaire et de son impérialisme notoire. Bon nombre de conflits dans le monde moderne trouvent leur source et leur origine dans les bombes à retardement laissées volontairement et intentionnellement par cette puissance, partout où elle est passée : Inde, Pakistan, Palestine, Moyen Orient, etc.
Cette même puissance s’est illustrée par un soutien notoire à des causes indéfendables car injustes. Nombreux sont ceux qui n’ont pas oublié son soutien historique, obstiné et acharné au régime d’apartheid en Afrique du Sud, raciste, pernicieux et dégradant pour l’humanité.
Concernant la composition du Conseil de Sécurité, certains proposent d’y inclure, en remplacement de ces deux pays, des nations comme l’Allemagne, le Japon, Le Brésil, l’Inde, l’Indonésie et, pourquoi pas, un ou deux pays arabes.
La Ligue Arabe et son incompétence légendaire
Pour conclure ce tour d’horizon, et dans le contexte de la volonté des peuples, clamée et glorifiée par le grand poète tunisien Aboulkacem Chebbi, il ne serait pas vain d’évoquer une organisation régionale panarabe, la Ligue des États Arabes, censée être à l’écoute de la volonté des peuples arabes dans leur soutien et défense de la cause des Palestiniens, meurtris et écrasés depuis bien trop longtemps, et que l’État sioniste veut à tout prix annihiler tout en rayant la Palestine de la carte du monde. Mais qu’a fait cette organisation depuis sa création le 22 mars 1945 ? La réponse est malheureusement courte et décevante : rien Elle ne fait rien et ne sert absolument à rien, si ce n’est, bien au contraire, qu’à attiser les divisions et les clivages et à exacerber les tensions entre les nations de la région.
Cette Organisation a son siège au Caire, en République arabe d’Egypte, pays qui compte plus de 100 millions d’habitants mais n’a absolument aucun poids. Cette Organisation est désespérément inefficace, incompétente et, tout compte fait, parasite, car elle ne répond aucunement aux aspirations du monde arabe.
Elle n’a jamais rien fait de positif pour les peuples arabes. La meilleure preuve en est cette apathie et cette incurie illustrées par ce mutisme honteux dans la crise actuelle à Gaza. Cette Organisation, avec ses alliances et pseudo-liens et autres formes de «normalisation» avec Israël, n’a même pas été capable d’arrêter le bain de sang qui meurtrit la population de Gaza, les massacres incessants, jour et nuit, de civils, femmes, enfants, personnes âgées et les frappes ciblant les écoles et les hôpitaux. Des innocents meurent par milliers et que fait la Ligue ? Elle décide de se réunir d’urgence pour examiner la situation. Dans le jargon de cette Ligue se réunir d’urgence signifie dans une semaine ou dix jours !!! Heureusement, et pour rendre justice à la droiture (Rendre à César ce qui est à César), un tout petit groupe de pays ont pris des positions qui les honorent, en parfaite harmonie avec leur peuple.
Bien loin de défendre la cause arabe, la Ligue s’ingénue bien souvent à servir de frein et non de moteur. Des fonctionnaires grassement payés, installés confortablement, paralysés dans leur bureaucratie. A la lourdeur bureaucratique et au népotisme viennent s’ajouter l’incompétence et l’inaction, toutes deux garantes de l’immobilisme pérenne de cette institution fantoche.
Honte à cette Ligue des États arabes !!!
* Universitaire.
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