«Pourquoi Tebboune s’abaisse-t-il à insulter vulgairement Boualem Sansal en prétendant qu’il ne connait pas son père? C’est-à-dire que c’est un b…!», s’est interrogé Lahouari Addi, écrivain et professeur de sciences politiques à l’université de Lyon dans un post sur sa page Facebook.
«Vous envoyez un imposteur qui ne connaît pas son identité, ne connaît pas son père et vient dire que la moitié de l’Algérie appartient à un autre État», a déclaré le président algérien, dans un extrait d’un discours officiel, rapporté par le média algérien TSA.
L’écrivain franco-algérien, âgé de 80 ans, né d’un père marocain et d’une mère algérienne, est incarcéré depuis la mi-novembre pour atteinte à la sûreté de l’État et se trouve dans une unité de soins depuis la mi-décembre.
Commentant cette sortie d’Abdelmadjd Tebboune, qui semble avoir mal pris des déclarations de M. Sansal au média français Frontières, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l’Algérie, Lahouari Addi a écrit : «C’est indigne de la part d’un président. N’est-ce pas là une atteinte à la dignité de la fonction de chef d’Etat qu’il occupe? Pourquoi s’exprime-t-il sur un dossier en cours d’instruction? Mais il y a peut-être une hypothétique explication à ce très grave dérapage. Tebboune prépare-t-il l’opinion algérienne à la libération de Sansal suite aux pressions qu’exercent la droite et l’extrême droite françaises?»
«‘‘C’est fait, j’ai rendu justice en l’insultant. Maintenant, on peut le libérer. Mon insulte équivaut à une peine prononcée par un tribunal informel’’. Aux Français, il dira je l’ai libéré, et aux Algériens il dira que Sansal n’est pas digne d’être jugé par la justice algérienne. L’insulte que j’ai proférée à son encontre le poursuivra jusqu’à la fin de sa vie», écrit le chercheur qui conclut : «Si c’est le cas, la culture politique de Tebboune relève de la psychanalyse».
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