La future interconnexion électrique Elmed, entre la Tunisie et l’Italie viendra renforcer la coopération énergétique entre les deux pays, très proches géographiquement et déjà étroitement liés dans plusieurs domaines, l’Italie étant le second partenaire économique de la Tunisie après la France.
Pour des opérateurs tunisiens du secteur des énergies renouvelables présents à l’exposition internationale sur la transition énergétique Key-The Energy Transition exhibition, clôturée le 7 mars 2025, à Rimini en Italie, Elmed, dont l’entrée en service est prévue pour 2028, est un «pont énergétique» entre l’Afrique et l’Europe.
Cet ouvrage viendra renforcer une coopération énergétique transméditerranéenne, déjà établie depuis 1977, avec le gazoduc Transmed, d’une longueur de 2 475km, entre l’Algérie et l’Italie, via la Tunisie (370 km). Il aidera l’Italie à satisfaire sa demande d’électricité, qui a atteint 31,3 milliards de kilowattheures (kWh) en juillet 2024, soit une augmentation de 4,5% par rapport à juillet 2023, selon les données de Terna, la compagnie d’électricité italienne.
«Pour la Tunisie, cette première interconnexion en courant continu entre l’Europe et l’Afrique, réalisée par la Steg et Terna, agira sur la sécurité d’approvisionnement en électricité, en réduisant la demande pendant l’été, période où des pics de consommation sont toujours enregistrés, dans un contexte de réchauffement climatique», a indiqué Ali Kanzari, président de la Chambre syndicale des intégrateurs de systèmes photovoltaïques relevant de l’Utica, qui intervenait à un débat sur l’électrification de l’Afrique, à l’exposition de Rimini. «Elle habilitera aussi la Tunisie a exporter son énergie verte vers l’Europe», a-t-il dit, faisant sans doute aussi allusion à l’autre grand projet en cours de réalisation pour la production de l’hydrogène vert et son exportation vers l’Europe via l’Italie.
Lors de cet évènement, les experts ont souligné la nécessité d’un développement à grande échelle des énergies renouvelables, de la modernisation des réseaux électriques et d’investissements dans des solutions de stockage d’énergie pour garantir un accès universel à une électricité fiable, sûre et abordable.
La liaison électrique, qui reliera la station de Partanna en Sicile à celle de Mlaabi à Menzel Temime (Cap Bon), sur une longueur totale d’environ 220 kilomètres (dont environ 200 km en câble sous-marin), avec une capacité de 600 MW et une profondeur maximale d’environ 800 mètres, favorisera, selon les opérateurs tunisiens et italiens, l’intégration des systèmes énergétiques de l’UE et de l’Afrique du Nord.
Il s’agit également d’optimiser l’utilisation des sources de production, de partager les ressources d’équilibrage et d’accroître la flexibilité opérationnelle des deux systèmes électriques.
Pour rappel, l’interconnexion électrique sous-marine entre la Tunisie et l’Italie est d’une puissance de 600MW, d’une tension de 500Kv sur une longueur de 220 km. Elle traversera le canal de Sicile et sera posée sur le fond marin atteignant la profondeur maximale de 800 mètres sous le niveau de la mer.
Selon les données de l’ambassade d’Italie à Tunis, l’Italie est le deuxième fournisseur de la Tunisie, avec un commerce bilatéral d’environ 7.1 milliards d’euro. Elle est aussi le deuxième investisseur en Tunisie (avec une part de marché de 16%).
D’après les statistiques de l’Api et la Fipa, environ 800 entreprises italiennes sont actives en Tunisie, dont la plupart sont totalement exportatrices (off-shore).
Ces entreprises, mixtes, à participation italienne ou à capital exclusivement italien, emploient plus de 60 000 personnes et représentent près d’un tiers des entreprises à participation étrangère dans notre pays. La plupart d’entre elles sont concentrées sur le Grand Tunis et dans les régions côtières.
Le secteur de production le plus présent dans les sociétés italiennes est celui du textile/habillement, à travers aussi bien des petites et moyennes entreprises que d’importants groupes industriels.
D’après Tap.
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