Pour améliorer le rendement de n’importe quel secteur, on a certes besoin d’un cadre légal adéquat. Mais cela ne suffit pas. Il faut aussi mobiliser des moyens, financiers et humains, susceptibles d’imprimer les changements souhaités. Il faut également adopter une gouvernance proactive, basée sur de bonnes méthodes et aux prises avec la réalité. Et c’est là où le bât blesse, les bonnes idées restant souvent en suspens, comme difficile à imprimer dans la réalité.
Latif Belhedi
Le président de la République, Kaïs Saïed a reçu, vendredi 18 juillet 2025 au Palais de Carthage, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Sadok Mourali. L’entretien a porté sur le projet de loi organique relatif aux structures sportives, indique un communiqué publié par la présidence de la République.
Le chef de l’État a souligné l’importance de ce projet, insistant, à cette occasion, sur l’urgence de mettre fin à l’ambiguïté juridique qui entoure le secteur, tiraillé entre un professionnalisme mal défini et un amateurisme sans cadre clair.
Il a également dénoncé la prolifération des réseaux de marchandage et de corruption dans le milieu sportif.
Sombre tableau
Kaïs Saïed a, par ailleurs, évoqué les textes fondateurs de ce secteur, rappelant que l’éducation physique et sportive doit contribuer à la formation, l’intégration sociale et l’épanouissement des citoyens ainsi qu’au développement de leurs capacités physiques et intellectuelles.
Il a aussi salué les exploits réalisés par des athlètes tunisiens dans diverses compétitions sportives internationales, portés par leur compétence et leur patriotisme ainsi que par leur volonté de hisser haut le drapeau national sur la scène internationale.
Cependant, il a déploré le recul des performances nationales, notamment dans les disciplines collectives, en raison de choix douteux et de la dégradation des infrastructures sportives, faisant remarquer que l’urbanisation rapide a aussi contribué à la disparition des espaces de jeu et d’activités pour les jeunes, au détriment de leur bien-être et de leur développement, indique le communiqué.
S’agissant des maisons de jeunes, le Président Saïed a dressé un constat sévère : autrefois foyers de culture, de sport et d’éducation, beaucoup de ces espaces sont aujourd’hui laissés à l’abandon. Pire encore, certaines sont devenues des lieux de dépravation et de consommation de drogues, a-t-il ajouté.
Le président de la République a conclu en affirmant que la Tunisie a besoin de nouveaux textes juridiques, non seulement dans le domaine sportif, mais dans tous les secteurs, afin de redonner aux institutions publiques leur rôle central.
L’urgence de bouger
On ne peut que souscrire au diagnostic présidentiel, qui dépeint un tableau assez sombre du secteur de la jeunesse et du sport dans le pays. Mais de la part de la tête de l’exécutif, on attend plus qu’un simple diagnostic : des décisions, des solutions, des actes…
Par ailleurs, et pour améliorer le rendement de n’importe quel secteur, on a certes besoin d’adopter un cadre législatif adéquat. Mais cela ne suffit pas. Il faut aussi mobiliser des moyens, financiers et humains, susceptibles d’imprimer les changements souhaités. Il faut également adopter une gouvernance proactive, basée sur de bonnes méthodes et aux prises avec la réalité. Et c’est là où le bât blesse, les bonnes idées restant, souvent, en suspens, comme difficile à imprimer dans la réalité, et cela donne cette désagréable impression d’un pays figé et qui bégaie, incapable de se relancer, et pas seulement dans le domaine du sport.
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