«Les attaques israéliennes sur Gaza soulèvent une question que les puissances occidentales du monde du sport aimeraient éviter : Israël devrait-il être pénalisé, voire interdit de participer aux Jeux olympiques de Paris 2024 ?»
Par Imed Bahri
C’est par cette question que le journal britannique The Guardian a commencé un article intitulé «Le drapeau israélien devrait-il être hissé aux Jeux olympiques de Paris ?» en rappelant que le Comité international olympique (CIO) a déjà des relations orageuses avec la Russie, d’abord pour son programme de dopage puis pour avoir envahi l’Ukraine entre les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de Pékin en 2022. «Aujourd’hui, les actions d’Israël à Gaza et en Cisjordanie pourraient donner lieu à une campagne visant à l’exclure des Jeux olympiques de Paris», ajoute le journal, qui utilise le doux euphémisme d’«action» pour désigner le génocide du peuple palestinien perpétré par l’Etat sioniste depuis le 7 octobre dernier à Gaza.
«Le président du CIO appelle à l’unité dans le sport dans un récent discours, mentionne l’invasion russe de l’Ukraine mais rien sur l’invasion israélienne de la Palestine», a déclaré Ken McCue, planificateur culturel au sein du groupe sport et justice sociale Insaka-Ireland, cité par le même journal. Il a ajouté : «Certains sportifs irlandais envisagent de demander qu’Israël soit banni des Jeux olympiques. Le CIO l’a fait à la Russie et à l’Afrique du Sud, pourquoi ne peuvent-ils pas le faire à Israël ?»
Même si le CIO souhaite l’ignorer, le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a dénoncé les «violations flagrantes du droit international humanitaire» par Israël à Gaza et a exigé un cessez-le-feu immédiat. Amnesty International a documenté «des attaques israéliennes illégales, y compris des attaques aveugles, qui ont causé de nombreuses pertes civiles» et qui, selon l’organisation de défense des droits humains, «doivent faire l’objet d’une enquête en tant que crimes de guerre ».
Au moment où une grande partie de la population mondiale regarde avec horreur les atrocités quotidiennes commises par Israël à Gaza sur son téléphone et descend quasi-quotidiennement dans les rues pour protester, le CIO commettra-t-il encore une fois la grave erreur d’ignorer les crimes contre l’humanité commis par Israël dans les territoires palestiniens occupés ? Emboîterait-il le pas à la Fifa qui, au cours de la dernière décennie, ne s’est pas souciée lorsque l’armée israélienne a tué des footballeurs palestiniens et bombardé les stades de football palestiniens, comme le rappelle à juste titre le journal britannique, qui souligne les liens existant entre les deux organisations.
«Par souci de cohérence, et surtout si Israël commençait à annexer à plein régime des terres en Cisjordanie ou à Gaza, le CIO pourrait subir des pressions pour dire aux athlètes israéliens de concourir en tant que neutres, tout comme la Russie», écrit The Guardian. Alors qu’Israël se prépare déjà à envoyer sa plus grande délégation jamais vue aux Jeux olympiques. Et que la presse israélienne commence déjà à spéculer sur les dangers que pourraient courir les athlètes israéliens en pensent à ce qui s’est passé lors des JO de Munich, en 1972, lorsque 11 athlètes et entraîneurs israéliens ont été tués après avoir été pris en otage par une faction militante de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) appelée Septembre noir.
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