Le poème du dimanche : ‘‘Les Djerbiennes’’ de Léopold Sédar Senghor

Né en 1906 à Joal, au Sénégal, Léopold Sédar Senghor est poète, écrivain, enseignant et homme politique. Membre de l’Académie Française. Il est l’un des fondateurs importants du mouvement de la négritude.

Premier président du Sénégal indépendant, son œuvre poétique, comme ses essais, écrivent l’Afrique et l’enracinent dans une haute mémoire, œuvre d’émancipation et de dignité.

Ami du président Bourguiba, et son complice dans le projet de la francophonie, familier de la Tunisie, qu’il célèbre, en juillet 1971, dans «Elégie de Carthage» (Elégies majeures, Ed. Seuil, 1979), il chante ici les Djerbiennes.

Il décède à Verson, en Normandie, en 2001.  

Tahar Bekri

Inspire-moi, Tanit la Tendre, Tanit la Tunisienne

Quand je chante les Djerbiennes au rythme des tam-tams et tabalas

Les voilà entrant dans la danse, vases sveltes, un vase sur la tête altère

Les voilà longues lisses, les Djerbiennes à la tête d’or

Et les hauts Dieux d’ébène pour rythmer leurs pas

Les tam-tams dansent et les tabalas, les tam-tams sous la main d’ébène dur

Les voici de soie fine, les Djerbiennes soyeuses et souples

Et déroulant rythmée la fuite foisonnante, gracieuse

Et montent les hosannas dans la nuit bleue étoilée

Poèmes divers, Ed. Seuil, 1990.