Débat à Bizerte | La propriété intellectuelle, vecteur de développement économique

La propriété intellectuelle (PI) s’impose de plus en plus comme un moteur de développement économique, social et culturel. C’est autour de cette thématique qu’un séminaire s’est tenu à Bizerte, le 1er octobre 2025, à l’initiative de la Chambre de commerce et d’industrie du Nord-Est (CCINE), sous l’égide du ministère du Commerce et du Développement des exportations. L’événement a réuni plusieurs institutions nationales, dont le Cepex, l’Innorpi, la Douane, le Technopôle de Bizerte et l’Office national de l’artisanat (Onat), en présence d’experts spécialisés en la matière.

Lotfi Sahli

Le président de la CCINE, Faouzi Ben Aissa, a ouvert la session en soulignant l’importance des multiples dimensions de la propriété intellectuelle et son rôle déterminant dans le développement économique et social.

Remplaçant le ministre du Commerce, retenu par des obligations urgentes, Lamia Abroug, cheffe de cabinet, est intervenue pour rappeler le rôle central de la propriété intellectuelle, en soulignant la nécessité de protéger les créations de l’esprit — qu’il s’agisse d’inventions, d’œuvres littéraires et artistiques, de marques ou de designs

Riadh Attaya, représentant du Cepex, a présenté les programmes d’appui à l’exportation intégrant la propriété intellectuelle. Il a cité l’enregistrement international des marques et brevets, l’accompagnement technique et juridique avec l’Innorpi et l’Ompi, les formations sur la PI et la lutte anti-contrefaçon, ainsi que le soutien financier via Famex et Tasdir+. Il a également souligné la promotion des indications géographiques et Appellation d’Origine Contrôlée (AOC) pour valoriser les produits tunisiens.

Riadh Grami, représentant de l’Innorpi, a rappelé que l’Institut est l’organisme national chargé de la protection de la propriété industrielle en Tunisie, assurant l’enregistrement des brevets, marques et modèles, ainsi que l’accompagnement des entreprises. Il a également souligné le rôle de l’Innorpi sur la scène internationale, où il représente la Tunisie auprès de l’Ompi et participe aux grands traités afin d’aligner le système tunisien sur les standards mondiaux et de faciliter l’extension des droits des créateurs.

Leila Ksouri, directrice au ministère du Commerce, a mis en avant le rôle stratégique de la propriété intellectuelle, soulignant qu’elle favorise l’innovation, stimule la recherche et le développement et renforce la compétitivité. Elle a ajouté qu’au-delà de ces dimensions, la PI permet de valoriser les savoirs locaux et le patrimoine culturel, tout en ouvrant de nouvelles opportunités sur les marchés internationaux. Bien encadrée, a-t-elle affirmé, elle devient un moteur essentiel de croissance durable, d’inclusion et de création d’emplois dans l’économie mondiale du savoir.

Imed Chakroun, représentant de l’Onat, a évoqué la valorisation de la poterie de Sejnane, inscrite en 2018 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Il a présenté le projet tuniso-suisse (Tusip) visant à obtenir une AOC pour cette poterie, qui serait ainsi le premier produit artisanal tunisien à bénéficier de ce label. Un cahier des charges sectoriel est en cours d’élaboration pour définir les spécifications techniques, formes, motifs et couleurs. Environ 700 artisanes sont concernées, dont près de 510 déjà officiellement enregistrées auprès de l’Onat.

En conclusion M. Ben Aissa a souligné que la Tunisie, en tant que signataire de conventions internationales en matière de propriété intellectuelle, renforce sa crédibilité et améliore son attractivité, faisant de la PI un levier stratégique pour l’accès aux investissements directs étrangers.

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