Selon le PDG de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede), Mosbah Helali, les quantités d’eau dont dispose l’entreprise publique tunisienne ne peut couvrir qu’une consommation de 16 heures par jour.
M. Mosbah, qui intervenait sur la chaîne publique Wataniya 1 dans la soirée du vendredi 31 mars 2023, pour expliquer la décision, annoncée quelques heures auparavant par le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, de rationner la distribution de l’eau potable et d’en interdire certains usages, a indiqué que durant les 6 heures restantes, son entreprise est obligée de procéder à des coupures de l’approvisionnement sur son réseau, coupures dont les horaires varieront d’une région à une autre selon les disponibilités de la ressource à l’échelle régionale.
Les coupures d’eau de robinet ne seront pas systématiques ni homogènes dans tout le pays, elles varieront selon divers facteurs techniques : source d’alimentation, état de la réserve, capacité du réseau, disponibilité de la ressource, etc. Les coupures ne seront pas exclusivement nocturnes et pourront avoir lieu dans le courant de la journée, selon les cas, a-t-il expliqué.
Le responsable a invité les consommateurs à rationaliser leur consommation et à reporter certains de leurs usages selon les disponibilités, tout en évitant le gaspillage, d’autant que certaines utilisations sont désormais interdites, comme l’irrigation de certaines cultures, le lavage des voitures, l’arrosage des parcs et des lieux publics…
M. Mosbah explique ces mesures restrictives par les difficultés auxquelles fait face son entreprise pour satisfaire les besoins de tous les usagers, en raison de la baisse des réserves d’eau dans les barrages et autres infrastructures de collecte, au terme de quatre années consécutives de sécheresse due à une très faible pluviométrie.
Selon Raoudha Gafrej, experte en eau, qui parlait hier à la radio IFM, les réserves d’eau potable dont peut disposer la Sonede couvrirait à peine les besoins de consommation des citoyens jusqu’au mois de juillet prochain, alors que les premières pluies tombent généralement en Tunisie à partir du mois de septembre, si elles ne tardent pas de plusieurs semaines, comme cela a été le cas au cours des dernières années.
I. B.
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