L’Espérance de Tunis a certes réussi à limiter les dégâts en concédant une courte défaite face à Al-Ahly d’Egypte (1-0), en demi-finale retour de la Ligue des champions d’Afrique de football, disputée vendredi 19 mai 2023 au stade du Caire, mais cette élimination laisse un goût très amer. (Illustration: le public en or doit apprendre à ne pas perdre son sang froid).
Par Imed Bahri
D’abord, le match aller joué une semaine auparavant au stade de Radès et perdu face aux Egyptiens par le score 0-3 devant des gradins vides a été ressenti par le public espérantiste comme une véritable humiliation.
Ce fut aussi une gifle pour toute la famille Sang et or, direction administrative et technique, joueurs et supporters, réveillés de leur torpeur et revenus des illusions d’un début de saison trompeur. D’autant que cette gifle est intervenue à la suite de trois matches successifs perdus sans que l’équipe ne montre la moindre velléité de révolte.
Des carences chroniques
Les absences de certains cadres de l’équipe ne sauraient expliquer cette déroute annoncée, pas plus que la cadence infernale des matches. La rencontre d’hier a en effet confirmé les carences pour ainsi dire «structurelles» et «chroniques» de l’équipe.
Parmi ces carences qui ne lui permettront pas d’aller loin, même pas dans la compétition nationale qu’elle avait l’habitude de survoler avec une insolente maîtrise, on citera l’absence d’un gardien de but capable de corriger les erreurs des derniers défenseurs par des parades salutaires. Et hier, le jeune portier Sedki Debchi.a montré ses limites sur les deux derniers matches que son équipe a subi de bout en bout. Et il n’est pas sûr que le gardien titulaire, Moez Ben Cherifia aurait fait mieux.
Par ailleurs, tout le dispositif défensif est à revoir et éventuellement à renforcer par un ou deux éléments expérimentés.
On peut dire la même chose du milieu où Mohamed Ali Ben Romdhane, qui rêve déjà d’Europe et dont le contrat se termine en juin prochain, ne pourra pas continuer à jouer les sauveurs providentiels. Faute de soutiens, il n’a pu faire grand chose face à Al-Ahly, malgré toute sa bonne volonté. Car ni Badri ni Bougrine ni Zaddem ni Arfaoui ne se sont montrés percutants en avant, se faisant rapidement subtiliser la balle, s’ils ne la perdaient pas eux-mêmes par de mauvais contrôles.
Pour ne rien arranger, l’Espérance est en train de jouer quasiment sans attaquant, Mohamed Ali Ben Hammouda, esseulé devant et parfois brouillon, n’est pas la pointe dont l’équipe a besoin pour perforer les défenses adverses.
Tout est à revoir
Tout compte fait, l’Espérance n’a pas les moyens techniques d’aller plus en avant dans la compétition continentale. Encore heureux qu’elle a atteint le stade des demi-finales avant de se faire éliminer, et pour la troisième année consécutive, face à des adversaires qu’elle battait, il y a encore quelques années, sans bavures.
Elle connaît désormais ses limites. Encore faut-il qu’elle soit capable, cette fois, de faire un bilan sans concession de ses trois dernières saisons mi-figue mi raisin et de prendre les bonnes décisions pour repartir sur de nouvelles bases, avec surtout de nouveaux arguments techniques et des baroudeurs capables de rivaliser avec les foudres d’Al-Ahly, de Sundowns et du Wydad.
Les deux principaux volets sur lesquels le président Hamdi Meddeb va devoir travailler au cours des prochaines semaines, ce sont donc l’encadrement technique qui laisse vraiment à désirer et les recrutements, talon d’Achille de l’équipe au cours des dernières années, ses «étrangers» s’étant tous révélés très moyens et n’ont pas donné le plus espéré, à la notable exception de Hamdi El-Houni.
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