Après avoir décidé, dans un premier temps et sur un coup de tête, de priver les boulangeries non classées de la farine nécessaire à la fabrication du pain, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations s’est ravisé et annoncé la reprise de l’approvisionnement de ces boulangeries en farine et semoule, produits dont l’importation et la distribution sont monopolisées par l’Etat.
Dans un communiqué publié hier, samedi 20 août 2023, le ministère a expliqué que cette décision a été prise «après que les structures professionnelles de ces boulangeries se soient engagées à respecter les lois et les règlements organisant la fabrication et la vente du pain et à y conformer leurs activités».
Le ministère, qui a du mal à avouer son erreur de départ, cherche à justifier ses décisions à l’emporte-pièce qui n’ont pas permis de régler le problème de pénurie de pain dont se plaignent les citoyens, si elles ne les ont pas aggravés, en condamnant au chômage plus de la moitié des boulangers du pays.
Dans cette démarche auto-justificative, le ministère souligne dans son communiqué la nécessité pour les boulangeries classées «d’informer le consommateur de la qualité du pain exposé à la vente, de son poids et de son prix de manière claire et transparente et d’éviter les publicités susceptibles de créer une confusion dans son esprit ou de le tromper, y compris l’utilisation du terme boulangerie» (pour désigner leur activité censée être la pâtisserie).
Le ministère a cru aussi devoir rappeler qu’en vertu des règlements en vigueur, les boulangeries non classées sont «spécialisées dans la fabrication du pain de qualité supérieur dont le poids ne dépasse pas 150 gramme et dont la forme diffère de celle du pain subventionné de grand et de petit formats».
«Les services du ministère se sont lancés dans un recensement de toutes les boulangeries avant de restructurer la filière de fabrication de pain, et ce afin de mieux cerner les besoins et renforcer le circuit d’approvisionnement en ce produit et en faciliter l’accès aux citoyens dans les différentes régions, surtout celles qui sont dénuées de tissu commercial en adéquation avec les besoins», notre encore le communiqué, ajoutant que «les campagnes de contrôle menées conjointement par les services des ministères du Commerce et de l’Intérieur dans le secteur de fabrication du pain se poursuivent pour faire face aux pratiques perturbant l’approvisionnement et créant des pressions qui se répercutent négativement sur l’offre de ce produit sensible et la surenchère sur ses prix».
I. B.
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