La 36e édition du Marathon Comar, organisé par les Assurances Comar, se tiendra le 3 décembre 2023, et les organisateurs tablent sur un nouveau record de 7000 participants, professionnels et amateurs, contre 5700 lors de la précédente édition issus de 30 nationalités, notamment africaines. Et pour cause…
Généralement, un participant sur cinq est étranger. Les Maghrébins et les Africains sont souvent les plus nombreux à prendre la ligne de départ aux côtés des Tunisiens, mais la plupart des nationalités arabes, européennes et américaines sont également représentées, et de plus en plus nombreux à découvrir le Marathon Comar et à y participer, en incitant souvent leurs parents et amis à les accompagner pour le plaisir de participer à une fête sportive et populaire et découvrir Tunis et ses environs qui ne manquent pas d’attractions touristiques et autres.
Cet événement a été lancé il y a 38 ans. Il a commencé comme une course locale à laquelle prennent part des Tunisiennes et des Tunisiens amateurs de running et qui, dans les années 1980 et 1990, étaient relativement peu nombreux, mais au fil des ans, des efforts ont été faits par les Assurances Comar pour communiquer sur cet événement sur des supports internationaux. Et on peut dire qu’Internet et les réseaux sociaux ont fait le reste, les coureurs communiquant entre eux dans des forums spécialisés pour faire du Marathon Comar un rendez-vous couru par les coureurs du monde entier. Mais quand et comment cet événement a-t-il acquis sa dimension internationale ?
On peut situer ce tournant en 2008 lorsque des coureurs éthiopiens et kenyans, qui sont de grands spécialistes de la discipline, ont commencé à remporter la course. Cette année là, en effet, les vainqueurs ont en effet été le Kenyan Muia Philip Makau, suivi du Suisse d’origine éthiopienne Tesfaye Eticha, second, et de l’Algérien Abed Boualem.
C’est depuis cette date qu’a commencé le règne des Africains subsahariens sur le Marathon Comar. Parmi les coureurs noirs qui ont remporté la course, on peut citer Kipchirchir Vincent (Kenya), Muia Philip Makau (Kenya), Kithuka Joseph Kituku (Kenya), Samuel Goitom Hadgu (Erythrée), Mathew Kipsaat (Kenya), Melly Kipchirchir Rogers (Kenya), Bernard Sang (Kenya) et Kiptoo Edwin (Kenya).
Même si certains athlètes maghrébins parviennent encore à disputer le leadership de la compétition et à bien se placer dans le classement final, cette domination africaine et notamment kenyane et éthiopienne promet de durer encore longtemps. Et pour cause, comme l’explique Véronique Billat, directrice du laboratoire d’étude de la physiologie de l’exercice de l’INSERM (France) interrogée à ce sujet : «L’Ethiopie est sur un plateau central dont l’altitude varie entre 1 800 et 3 000m; le Kenya a une altitude moyenne de 1 850m). En s’entraînant en altitude, les coureurs de ces pays auraient la capacité à consommer de l’oxygène avec un rendement supérieur aux autres athlètes du même niveau».
I. B.
Donnez votre avis