Un pressoir à huile d’olive datant de la fin de l’époque romaine a été récemment découvert sur le site de Bechni, dans le gouvernorat de Kébili, par des archéologues de l’Institut national du patrimoine (INP).
Des fouilles en cours dans cette petite localité, faisant partie de la délégation d’El-Faouar, ont révélé l’existence d’une presse à huile d’olive datant de la fin de l’époque romaine, a indiqué à l’agence Tap Mourad Chtioui, représentant de l’INP à Kébili.
Les matériaux archéologiques découverts lors des fouilles, notamment les céramiques anciennes, confirment que le moulin remonte en réalité à la période romaine tardive, qui s’étend dans le bassin méditerranéen du IIIe au VIIe siècle.
Les fouilles de sauvetage sur le site de Bechni, situé à 24 km à l’ouest de Douz, sont actuellement dans leur deuxième phase, qui durera jusqu’au 21 mai 2025. En mai 2023, Mourad Chtioui avait annoncé la découverte de traces archéologiques à proximité du mausolée Sidi Ali Ben Slimane à Bechni, lors de travaux de construction d’une chambre voisine.
Les premières découvertes faites à l’époque avaient révélé l’existence d’un bassin antique, qui pourrait même remonter à l’époque romaine. Chtioui a décrit la découverte actuelle comme «une découverte archéologique importante», confirmant la présence d’un pressoir à olives dans une zone désertique actuellement non connue pour la production d’olives.
«Cette nouvelle découverte est inédite, puisque le site de Bechni n’est mentionné ni sur les cartes ni dans les atlas géographiques», a ajouté l’archéologue. «L’huilerie témoigne de la présence historique de la culture de l’olivier dans une zone désertique durant l’Antiquité.»
Chtioui a présenté la découverte comme une confirmation supplémentaire de l’existence d’une colonie romaine à la limite de l’Empire romain, le long du Limes, qui marquait la frontière sud du territoire romain.
Le projet «Frontières de l’Empire romain : le limes sud tunisien» a été proposé par la Tunisie, depuis le 17 février 2012, pour inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Selon le dossier de candidature de la Tunisie, «les structures du limes du Sud tunisien ont conservé leur authenticité et les rares interventions de restauration ou les réutilisations temporaires occasionnelles n’ont pas compromis leur intégrité».
Selon l’Unesco, le limes romain marquait la frontière de l’Empire romain à son apogée, au IIe siècle après J.-C. Le limes s’étendait sur 5 000 km depuis la côte atlantique du nord de la Grande-Bretagne, à travers l’Europe jusqu’à la mer Noire et de là jusqu’à la mer Rouge et l’Afrique du Nord, avant de revenir sur la côte atlantique. Le Limes comprend des vestiges de murs, de douves, de forts, de forteresses, de tours de guet et d’établissements civils. Certaines parties ont été découvertes lors de fouilles, d’autres reconstruites et d’autres encore détruites.
En Tunisie, le limes romain servait davantage de système de surveillance et de contrôle des mouvements de population que de ligne défensive contre de réelles menaces militaires. À son apogée, la région du Limes en Tunisie couvrait pas moins de 80 000 kilomètres carrés, s’étendant des montagnes de Gafsa au nord jusqu’au désert du Grand Erg au sud.
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