Dans une belle édition bilingue, arabe et français, paraît le recueil ‘‘Griffes’’ de la poète palestinienne, Jumana Mustafa, traduit par le poète marocain, Abdellatif Laâbi.
Jumana Mustafa est née en 1977 au Koweït, de parents exilés, elle vit aujourd’hui entre la Jordanie et l’Egypte. Militante pour les droits de l’Homme, elle est fondatrice du festival Poetry in Theaters.
Jumana écrit une poésie de défi, surprend par son audace, Sa parole est affranchie des lieux courants qu’on attend de la poésie palestinienne pour écrire la voix d’une femme en butte au machisme social, aux retors de visions rétrogrades et sort ses griffes, sans vernis, ni contours, ses mots directs, d’apparence simples, crient, sans fioritures de langage, une douleur, une vie intérieure en révolte, contre tant de maux, tant de contrariétés, tant de malentendus entre femmes et hommes, poète citoyenne du monde, sa poésie est un chant d’amour, de liberté et de vie.
Tahar Bekri
لا نريد فراشة
لا نريد نايا و لا نريد نبعا رقراقا
نريد كأسا جديدة لنعيش ساعة أخرى
Nous n’avons besoin ni de papillon
ni de flûte
ni de source miroitante
Nous voulons ingurgiter un autre verre
pour vivre une heure de plus
Traduit de l’arabe par Abdellatif Laâbi
Jumana Mustafa, ‘‘Griffes’’, préface de Christophe Dauphin, traduction d’Abdellatif Laâbi, Les Hommes sans Epaules Editions, 114 p ; 15E.
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