L’Université de Tunis El Manar est contente de faire partie du «Top 901-1000» (sic!) des meilleures universités au monde, selon les résultats du fameux Shanghai Ranking pour cette année, publiés le 15 août 2024. Et d’être la première en Tunisie, soit meilleure parmi les mauvaises.
Dans un communiqué publié aujourd’hui, l’UTM «félicite toutes celles et tous ceux qui ont contribué à ces avancées (re-sic !): enseignants, chercheurs, étudiants, corps administratifs techniques et ouvriers partenaires socio-économiques.» Elle tient également à «rendre un vibrant hommage (re-re-sic !) à celles et ceux qui sont parti(e)s pour d’autres parcours personnels ou professionnels, et à exprimer une pensée particulière à celles et ceux qui l’ont quitté(e)s pour un monde meilleur, Allah yarhemhom.» On croit rêver…
La vérité est que l’université tunisienne est à l’image de l’économie tunisienne : en panne! Ceci explique cela…
Avec tout le respect que l’on doit à nos universitaires, et notamment aux meilleurs d’entre eux, et particulièrement aux fondateurs qui étaient réellement méritants, nous estimons que ce classement déshonore les Tunisiennes et les Tunisiens. Et nous ne citerons pas le classement des universités de plusieurs pays au sud de la Méditerranée qui devancent de loin leurs homologues tunisiennes, et ce pour ne pas remuer le couteau dans la plaie, mais nous estimons que ce satisfécit que s’accorde l’UTM est déplacé, pathétique voire ridicule. Car nous avons une meilleure idée des potentialités de nos femmes et de nos hommes qu’un pareil classement offense au plus profond de leur être.
Cela fait des années que l’UTM se trouve dans ce classement peu honorable, et on aurait souhaité voir nos universités se remettre en question et se bouger un peu pour se mettre au diapason de la recherche dans le monde, et non se satisfaire et de s’auto-congratuler pour un classement somme toute déshonorant.
Le classement de Shanghai, référence mondiale s’il en est, se base sur des critères dont les prix Nobel ou médailles Fields obtenus par les anciens élèves ou professeurs, les chercheurs les plus cités dans leurs catégories, les papiers publiés dans les revues les plus prestigieuses Nature et Science ou indexés dans Science Citation Index-Expanded et Social Science Citation Index, etc.
I. B.