Malgré les deux défaites contre la France en demi-finale et la Croatie lors de la «petite finale», le parcours des Lions de l’Atlas en Coupe du monde Qatar 2022 restera gravé dans les annales de l’histoire du football mondial. Retour sur un parcours exceptionnel…
Par Habib Glenza
En terminant à la quatrième place, l’équipe marocaine a réalisé une performance jamais atteinte par une équipe africaine. En effet, avant le mondial 2022, la meilleure performance d’une équipe africaine, lors de la phase finale d’une Coupe du monde, est l’atteinte des quarts de final, performance réalisée par trois équipes du continent noir : le Cameroun, lors de la Coupe du monde 1990 en Italie, éliminé par l’Angleterre; le Sénégal lors de la Coupe du monde 2002 en Corée du Sud et Japon, éliminés par la Turquie; et le Ghana lors de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, éliminé par l’Uruguay.
Par ailleurs, la première équipe africaine à avoir franchi le premier tour de la Coupe du monde a été également le Maroc en 1986, qui a été éliminé aux huitièmes de finale par l’Allemagne de l’Ouest).
L’équipe du Maroc, 22e au classement Fifa, a réussi à éliminer 3 parmi les meilleures équipes du monde: la Belgique (2e), l’Espagne (7e), le Portugal (9e). Excusez du peu !
Un parcours presque parfait
Au départ de la compétition, personne ne s’attendait à ce que cette équipe occupe la première place du groupe F en battant la Belgique 2 à 0 et le Canada 2 à 1 et en faisant match nul 0 à 0 face à la Croatie.
En 1/8e de finale, l’équipe du Maroc s’est qualifié au dépend de l’Espagne aux tirs aux buts (3-0), après un match qui s’est soldé par un résultat nul 0 à 0 au terme d’une laborieuse prolongation
En 1/4 de finale, l’équipe marocaine a battu le Portugal par 1 à 0, but de la tête de Youssef En-Nesyri.
En 1/2 finale la valeureuse équipe des Lions de l’Atlas a été battue par l’équipe de France par le score de 2 à 0. Deux erreurs de l’arbitre mexicain Cesar Ramos l’ont empêchée de revenir au score.
La désignation de cet arbitre complaisant suscite beaucoup d’interrogations d’autant plus qu’il n’est pas assez connu sur la scène internationale pour diriger une 1/2 finale de Coupe du monde, alors qu’il y a meilleur que lui sur le liste des 36 arbitres à la disposition de Pierluigi Collina, président de la Commission des arbitres, tels que l’Espagnol Antonio Mateu, l’Italien Daniele Orsato, l’Anglais Michael Oliver, l’Allemand Daniel Sibert, le Hollandais Danny Makkelie, pour ne citer que ces 4 arbitres.
Où est donc passé l’assistance vidéo ?
Ce système très efficace, qui consiste à aider l’arbitre à prendre la bonne décision, après visionnage des séquences de jeu objet d’un litige, n’a pas du tout fonctionné lors des rencontres France-Maroc et Maroc-Croatie! On ne connaît toujours pas les raisons de ce manquement. Est-il possible que la Fifa ait donné ses instructions à l’arbitre et au VAR de fermer les yeux sur ces fautes grossières ? Le replay de ces deux actions a montré qu’il y a bel et bien eu deux fautes dans la surface de réparation française: la première sur Sofiane Boufal, commise par Théo Hernandez et la seconde sur Youssef En-Nesyri, commise par Aurélien Tchouaméni. Le Maroc a donc été privé de deux penalties sinon incontestables du moins évidents. Il revient maintenant à la Fifa d’assumer pleinement ses responsabilités à l’égard de l’arbitre mexicain et du dispositif de l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR).
Ce qui a manqué au Maroc
En dépit des fautes arbitrales, le Maroc a brillé de mille feux durant ce mondial, et il aurait pu aller encore plus loin si Walid Regragui avait disposé d’autres joueurs talentueux pour effectuer un «turnover» de son effectif. C’est justement ce qui a manqué à l’équipe du Maroc pour affronter la demi-finale et le match pour la 3e place dans de bonnes conditions physiques et tactiques.
Notons que des joueurs-clés comme Hakimi, Ziyech, Amrabat, En-Nesyri et Boufal ont joué 7 matchs sur 7, tous les 3-4 jours. D’autres comme Saïss et Mazraoui ont contracté des blessures qui les ont empêchés de participer à tous les matchs.
Par ailleurs ce qui a manqué également à l’équipe du Maroc, c’est un playmaker comme Luca Modrić, Lionel Messi ou Antoine Griezmann.
En dépit des fautes arbitrales et de l’absence de réaction du VAR, les Lions de l’Atlas ont réalisé une performance qui sera gravée dans les annales du football mondial. Cette équipe a dignement représenté le continent africain. Elle a acquis de l’expérience et, l’appétit venant en mangeant, elle peut viser plus haut. Les autres équipes africaines ont aujourd’hui un modèle à suivre pour continuer à bousculer la hiérarchie du football mondial.
* Ex-joueur et président du Sporting Club de Ben Arous (SCBA).
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