Dans un communiqué publié jeudi 7 novembre 2024, une Ong tunisienne basée en France dénonce le sort réservé aux deux journalistes Mohamed Boughaleb et Chadha Haj Mbarek, incarcérés depuis plusieurs mois dans des conditions très difficiles et souffrants de plusieurs maladies.
Le Comité pour le respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) «dénonce le meurtre à petit feu» des deux journalistes, tient l’État pour responsable des nombreuses maladies dont ils souffrent, et condamne la situation de Chadha Haj Mbarek «qui mène une grève de la faim pour obtenir l’exercice d’un droit fondamental : consulter un médecin et soulager les douleurs qui l’affligent», lit-on dans le communiqué.
L’Ong rappelle aussi le sort des «prisonniers politiques qui sont détenus arbitrairement après l’expiration de la période de détention légale» et des «nombreux journalistes, tels que Mourad Zeghidi, Borhane Bsaies et Sonia Dahmani, [qui] sont également emprisonnés tandis que d’autres, comme le journaliste Zied El-Hani, sont l’objet de poursuites.»
«Des blogueurs aussi ont été arrêtés et lourdement condamnés sur la base du décret-loi 54», utilisé selon le CRLDHT pour «museler toutes les voix libres et opposées».
L’Ong reproduit dans son communiqué le témoignage suivant de la famille de Mohamed Boughaleb : «Mohamed a été transféré de la prison de Mornaguia à celle de Karaka, dans une cellule étroite partagée avec d’autres détenus de droit commun. Il souffre d’une infection cutanée grave, son oreille droite est enflée et il a perdu l’audition de ce côté-là. Son diabète s’aggrave, il est constamment exposé au froid, et les médicaments prescrits par son médecin ne lui sont pas fournis…»
Ainsi que celui de la famille de Chadha Haj Mbarek : «Depuis un certain temps, Chadha est en grève de la faim et sa condition se dégrade chaque jour. Elle demande des antidouleurs pour soulager ses maux et une consultation médicale pour soigner les nombreuses maladies qui affectent chaque partie de son corps à cause de la négligence sanitaire et de conditions de détention inhumaines. Alors qu’elle partageait initialement sa couchette avec une autre détenue, elle doit maintenant la partager avec quatre personnes, et elle tente de réprimer ses gémissements pour ne pas déranger ses codétenues. Elle ne demande plus la liberté qu’elle sait mériter mais qu’elle sait aussi impossible à atteindre pour l’instant ; elle demande simplement des soins pour soulager ses douleurs et un lit où reposer ce qui son corps.»
I. B.
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