La Tunisie est une destination privilégiée de l’investissement en raison, notamment, de son capital humain très qualifié et incitatif à l’investissement pour les entrepreneurs italiens, affirme l’ambassadeur d’Italie à Tunis, Alessandro Prunas dans un entretien avec l’agence Tap.
Evoquant la récente visite, qualifiée de très importante, des responsables du groupe italien Calzedonia spécialisé dans le textile/habillement et qui souhaite augmenter ses investissements en Tunisie, le diplomate italien a expliqué que le choix de la Tunisie pour y investir n’est pas arbitraire, mais est le résultat du climat de confiance.
Un gigantesque potentiel d’énergie renouvelable
Prunas a également évoqué le secteur de l’énergie, rappelant la récente inauguration de la Terna Innovation Zone et la présence depuis une soixantaine d’années du groupe Eni, ainsi que d’autres importants opérateurs, comme Ansaldo, par exemple, qui est un partenaire très important pour la Steg en matière de développement des capacités de production électrique. «Nous nous orientons à présent vers le futur, à savoir les énergies renouvelables. La Tunisie dispose d’un gigantesque potentiel en cours de réalisation à savoir projet Elmed, qui va la relier à la Sicile, en Italie, créant un corridor énergétique entre les deux pays», a-t-il rappelé.
D’autres projets stratégiques sont en cours de négociation, a fait savoir le diplomate italien, avec l’idée de favoriser la production et l’exportation de l’hydrogène vert vers l’Europe dans le but d’assurer l’autonomie énergétique tunisienne et de renforcer ses capacités d’exporter l’énergie excédentaire produite, et dont les industries européennes ont besoin.
Abordant la question de la collaboration en matière d’enseignement supérieur et de recherche scientifique, qui est un autre domaine offrant des bénéfices partagés aux deux pays, l’ambassadeur italien a évoqué la rencontre entre les deux ministres en charge de ce secteur, le 17 avril 2024, et la signature, par la même occasion, d’un accord visant à intensifier les recherches conjointes entre les institutions universitaires avec le lancement bientôt d’un appel d’offre pour les financer.
Les deux parties ont également convenu d’entamer les négociations d’un accord portant sur la reconnaissance mutuelle des diplômes universitaires qui est un volet très important puisqu’il aide à intensifier les échanges universitaires.
L’Italie, qui a l’ambition d’être un pont entre la Tunisie et l’Europe, reconnait le rôle que la Tunisie peut jouer en tant que pont entre l’Italie et l’Afrique, a encore déclaré Prunas, en évoquant, à ce propos, les dernières visites effectuées par les hauts responsables des deux pays, axées sur plusieurs centres d’intérêt commun.
L’ambassadeur italien a rappelé, dans ce cadre la participation du président de la république Kais Saïed au sommet Italie-Afrique, qui s’était tenu à Rome en janvier 2024. Lors de ce sommet, a-t-il dit, la présidente du Conseil des ministres italien, Giorgia Meloni, avait lancé le plan Mattei pour l’Afrique, qui est un plan de mobilisation publique et privé envers le continent africain, pour établir des partenariats, entre pays amis.
1000 entreprises italiennes opèrent en Tunisie
La valeur des échanges commerciaux entre la Tunisie et l’Italie a atteint, en 2024, 21 milliards de dinars, a révélé le diplomate. L’Italie représente ainsi le deuxième partenaire économique de la Tunisie et la deuxième destination de ses exportations, a-t-il précisé, en rappelant que près de 1000 entreprises italiennes opèrent en Tunisie, non seulement dans les secteurs traditionnels du textile et de l’énergie, mais aussi dans l’agriculture et la mécanique.
Les entreprises italiennes assurent, également, près de 80 000 emplois directs grâce aux différentes activités lancées en Tunisie, en plus du nombre d’emplois indirects créés, a encore rappelé Punas.
S’agissant de l’impact social des actions menées par l’Italie en Tunisie, le diplomate a évoqué, la signature par les ministres des Affaires étrangères des deux pays d’une déclaration politique concernant une reconnaissance par l’Italie d’un engagement prioritaire envers la Tunisie, en doublant l’effort financier destiné aux projets de développement réalisés en étroite collaboration.
La présence de la coopération italienne en Tunisie est historique, a-t-il rappelé, citant à ce propos le projet de Rejim Maatoug dans le sud-ouest tunisien, qui a permis la plantation de 2500 ha d’oasis, redonnant espoir à près de 13 000 personnes qui ont pu accéder aux ressources économiques ainsi générées, en plus d’une contribution dans la lutte contre la désertification.
Avec Tap.
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